Wednesday 1 January 2014

Le film:http://ladentdure.wordpress.com/2013/10/10/ anna-karenine-en-livre-et-en-film/

«Anna Karénine» est sorti sur nos écrans en 2012. On pouvait s’attendre à une grosse fresque en costumes un peu classique. Au final, le film est moins classique qu’escompté, même s’il est loin d’être un chef-d’oeuvre.
Joe Wright a choisi d’opter pour une mise en scène théâtrale, c’est-à-dire que les scènes se succèdent grâce à des changements de décors visibles. Cette mise en scène originale permet une entrée en matière bien rythmée avec de belles images (un tantinet bling-bling parfois, d’accord…). Cependant, à partir de la deuxième moitié du film, on voit moins ces mécaniques de changements de décors, comme si le réalisateur les avaient oubliés, et le film devient languissant. De plus, le réalisateur flirte un peu trop avec la limite entre le grandiloquent et le kitsch.
Concernant l’adaptation, le scénario est conforme aux grandes lignes du livre, même si les simplifications sont nombreuses et si beaucoup de personnages secondaires ont été guillotinés au passage. Mais, vu l’épaisseur du roman, cela semble inévitable. La principale différence réside dans l’histoire de Kitty et de Lévine qui est beaucoup moins importante dans l’adaptation cinématographique. Ce qui est problématique, car c’est le parallèle fait entre les deux couples qui donne au roman sa substance et qui fait de celui-ci autre chose que le récit d’histoires de coucheries entre aristocrates.
Cependant, LE point faible du film est clairement le casting. Tout d’abord, l’acteur choisi pour incarner Vronsky (Aaron Taylor-Johnson) est soit très mauvais, soit très mal dirigé. Avec son air froid et présomptueux, il ne ressemble en rien au jeune homme brillant, nonchalant et un peu superficiel du livre. Jude Law, de son côté, est plutôt intéressant dans le rôle du mari d’Anna, mais le film lui laisse trop peu de place pour vraiment juger de l’interprétation. Venons en à Keira Knightley qui tient le rôle-titre. Dans le roman, Anna est un personnage très complexe et difficile à saisir. Malheureusement, l’Anna livrée par le film est trop simple, pas assez névrosée et a un côté presque adolescent. De plus, les raccourcis pris par le film donnent un côté caricaturale à sa névrose, alors que le livre montre plutôt une lente agonie psychologique.
Le test Bechdel:
Le film le passe de justesse, car il y a bien des conversations entre personnages féminins importants avec un autre sujet que les hommes, mais elles sont très subreptices. Cependant, comme le personnage principale est une femme et qu’elle tient le rôle titre, on va dire que ça passe.
En résumé, s’il fallait choisir entre l’un et l’autre (avec un pistolet sur la tempe). Je dirais sans hésiter: «Lisez le livre !». Le film est à regarder si vous êtes amateur de films avec de très beaux costumes, ou de Keira Knightley, ou de Jude Law, etc.
Disponible dans toutes les éditions possibles et imaginables. Également gratuit en version ebook.

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