Thursday 19 April 2018

Barbara Bush, bien plus qu’une «ex-first lady»


C’est le sujet à la Une de quasiment toute la presse américaine : la mort de Barbara Bush, à 92 ans, dans sa maison de Houston. Son nom est connu de tous aux Etats-Unis : femme de président (George Bush), mère de président (George W. Bush), mère d'un gouverneur de Floride (Jeb Bush), Barbara Bush, explique le Chicago Tribune, « avait conservé sa popularité même lorsque la leur s'est érodée ». Pourquoi ? « Ce n'est pas parce qu'elle était glamour, inspirante ou révolutionnaire, poursuit l'éditorialiste. Plus que toute autre chose, c'est parce que les gens la percevaient comme normale. Elle n'a pas essayé d'être ce qu'elle n'était pas ». « Elle était considérée, renchérit le New York Times, comme une femme sans prétention, une femme qui pouvait porter de fausses perles, aimer les tacos à emporter, promener son chien en peignoir et se moquer d'elle-même. (...) L'image populaire d'une grand-mère à l'ancienne, avec ses cheveux blancs et sa silhouette de matrone ».
Connue pour son autodérision
Plusieurs journaux insistent ce mercredi : Barbara Bush ne doit pas être réduite à son rôle d'ex-première dame. Pour le Miami Herald, par exemple, elle était « bien plus que juste la femme cachée derrière les hommes puissants de sa famille ». Des hommes, dont elle ne partageait d'ailleurs pas forcément les convictions. En privé, « elle était en faveur du droit à l'avortement et du contrôle des armes à feu, ce qui la mettait aussi en désaccord avec la plupart de ses compatriotes républicains ». Barbara Bush était connue pour son combat pour l'alphabétisation, « un genre de travail qui ne fait pas les manchettes des journaux, reconnait The Dallas Morning News, mais qui peut améliorer des millions de vies ». Elle était aussi connue pour son sens de l'humour et son autodérision. « Féroce et fougueuse », c'est le titre qui barre la Une du journal, qui lui est entièrement consacrée.
Etats-Unis : Trump confirme une rencontre de haut niveau à Pyongyang
C’est une information du Washington Post, que Donald Trump a confirmé ce mercredi matin : le directeur de la CIA - et futur secrétaire d'Etat - a effectué une visite secrète à Pyongyang. Mike Pompeo y a rencontré Kim Jong-un pendant le week-end de Pâques. Une visite « top-secrète », écrit le journal, de la part « d'un des émissaires qui a le plus la confiance de Trump ». C’est « le plus haut niveau de contact entre les deux pays depuis 2000 ». Objectif : « Jeter les bases de pourparlers directs entre Donald Trump et Kim Jong-un sur le programme d'armes nucléaires de la Corée du Nord ».
Équateur : une preuve de vie envoyée par Whatsapp
On part maintenant en Équateur, au lendemain de l'annonce de l'enlèvement de deux autres personnes à la frontière colombienne, « dans la province d'Esmeraldas, près du canton de San Lorenzo », précise le ministre équatorien de la Défense lors d'une conférence de presse retranscrite par El Espectador. Dans une vidéo, le jeune couple interpelle le président Lenin Moreno et demande à ne pas connaître le même sort que les autres otages assassinés après leur enlèvement, fin mars. Le ministre équatorien de l'Intérieur, César Navas a précisé, explique Infobae, que « la vidéo avait été transmise [par Whatsapp] à travers le canal de communication de Guacho », le dissident des FARC considéré comme le responsable de la mort des deux journalistes et de leur chauffeur. C'est la première fois qu'il envoie directement au gouvernement une telle preuve de vie.
Ce nouvel enlèvement mine les opérations de sécurité de l'Équateur à la frontière colombienne. Cette fois, le gouvernement a communiqué beaucoup plus vite qu’après l'enlèvement des journalistes d'El Comercio. Il a même tweeté un communiqué de presse avec les noms des otages, note El Diario. Le ministre de l'Intérieur insiste : la « paix en Équateur » n'est pas négociée. « Nous ne tomberons plus, dit-il, dans leur jeu macabre et exercerons toute la pression militaire nécessaire pour retrouver le calme dans la zone frontalière ». Pendant ce temps, rappelle El Espectador, l'Équateur attend toujours le rapatriement des corps des journalistes et de leur chauffeur, qui se trouvent encore sur le territoire colombien. « Pour l'instant, rappelle le journal, Guacho a averti qu'il n'était pas disposé à les abandonner ».
Cuba : une page est-elle vraiment en train de se tourner ?
C’est ce mercredi que s’ouvre à La Havane, la session plénière de l'Assemblée nationale cubaine, qui doit désigner le successeur de Raul Castro. Ce dernier quitte la présidence, après deux mandats de cinq ans. Pour la première fois, ce ne sera plus un Castro, ni un militaire qui dirigera le pays. Mais vu de Miami, où vivent de nombreux réfugiés cubains, le changement n’est que cosmétique. « J'ai passé ma vie à attendre ce jour historique, la fin de six décennies de règne des Castro (...) apportant prospérité, pluralité politique et réconciliation au peuple cubain », explique Fabiola Santiago, journaliste et éditorialiste du Miami Herald, elle-même fille d'exilés cubains. « Ce transfert de pouvoir tant attendu à Cuba, malheureusement, n'est qu'un autre chapitre de déception sans fin ».
« C'est la confirmation, poursuit-elle, que les partisans de la ligne dure ont gagné la lutte de pouvoir avec les réformateurs, qui s'est déchaînée pendant les années de rapprochement avec les États-Unis, une période où il semblait que Cuba était enfin sur la voie de la modernisation. Ce passage de la présidence des mains du vieux Raúl Castro à l'héritier apparent, le premier vice-président Miguel Díaz-Canel, n'est pas, comme certains le croient, une occasion capitale. C'est un geste symbolique et intelligent, car il donne la perception du changement alors qu'en réalité, la famille Castro reste fermement au pouvoir ». « Permettez-nous, conclut Fabiola Santiago, nous « les derniers exilés » de Miami, d'exprimer notre désespoir et notre dégoût pour le théâtre politique qui se joue à La Havane ».

Sunday 15 April 2018

Le réalisateur américain d'origine tchèque Milos Forman, est mort à 86 ans, ont rapporté samedi les médias tchèques. L'auteur de "Vol au-dessus d'un nid de coucou" et "Amadeus" avait reçu deux Oscars du meilleur Réalisateur pour ces films en 1976 et 1985. "Il est décédé paisiblement, entouré de sa famille et de ses proches", a dit sa femme Martina, citée par l'agende presse tchèque CTK

Figure de la Nouvelle vague tchèque

Né le 18 février 1932 à Caslav, une petite ville à une centaine de kilomètres de Prague, il devient orphelin après la déportation et la mort de ses parents, résistants tchèques contre l'occupant nazi, dans les camps de concentration Buchenwald et Auschwitz.

Après avoir fréquenté un internat pour l'élite de la jeunesse communiste à Podebrady près de Prague où il rencontre Vaclav Havel, futur dramaturge, dissident et président, il poursuit ses études à la prestigieuse Ecole du cinéma de Prague FAMU.
 
Dans les années 1960, il rejoint la Nouvelle vague de cinéastes se dressant contre le régime communiste dans l'ex-Tchécoslovaquie. Avec les films "Le Concours (1963), "L'As de pique" (1964), "Les Amours d'une Blonde" (1965) et "Au feu, les pompiers!" (1967), il contribue largement à la naissance de la Nouvelle vague tchécoslovaque, caractérisée par la franchise de l'expression souvent obtenue grâce au choix d'acteurs non professionnels.
 
Peu de temps avant l'occupation de la Tchécoslovaquie par les forces du Pacte de Varsovie en 1968, qui a mis fin à une période libérale connue sous le nom de Printemps de Prague, Forman opte pour l'exil, d'abord en France puis aux Etats-Unis.

Reportage : N. Hayter /S. Lacombe