Thursday 6 March 2014

Ile-de-France : alerte maximale à la pollution

Asthmatiques, allergiques, victimes de maladies respiratoires ou cardiaques, attention ! La journée de vendredi risque d'être particulièrement pénible en Ile-de-. Après deux jours de pollution au simple «niveau d'information», mercredi et ce jeudi, Airparif s'apprête à déclencher le «seuil d'alerte», le niveau maximum de mise en garde.Forte concentration de particules. Le «niveau d'information», déclenché à partir d'une concentration de PM10 (particules au diamètre inférieur à 10 microns) de 50 microgrammes de particules par m3 d'air, était dépassé mercredi et jeudi. Airparif, l'agence régionale de surveillance de qualité de l'air, prévoit un dépassement des 80 microgrammes ce vendredi.Un gaz irritant dans l'air. Autre pollution : le dioxyde d'azote, gaz irritant pour les bronches émis par les véhicules, pour lequel l'agence régionale prévoit un dépassement du seuil d'information ce vendredi, soit une concentration de 200 microgrammes par m3 d'air en moyenne horaire.

Une météo agréable mais… irrespirable. «Depuis quelques jours, on a des conditions défavorables», explique Charlotte Songeur, d'étude à Airparif, qui met en avant «l'inversion de température et l'absence de vent». En situation normale, l'air chaud contenant les polluants tend à s'élever naturellement. Mais quand le sol refroidit fortement pendant la nuit en hiver, les polluants se trouvent piégés sous l'air chaud. «Cela fait comme un couvercle sur l'Ile-de-France», a-t-elle précisé.

Le chauffage et les pots d'échappement en cause. En Ile-de-France, les PM10 sont émises pour un quart par l'industrie, un tiers par les activités domestiques, en particulier le chauffage, et un autre tiers par le trafic routier. C'est elles qui peuvent provoquer de l'asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardiovasculaires. Quant aux plus fines des particules (moins de 2,5 microns), qui pénètrent dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires et le sang, elles ont été classées «cancérogènes certains» par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le spectre de la circulation alternée. Fin décembre, le gouvernement a annoncé qu'il prévoyait en 2014 la possibilité d'une circulation alternée lors des pics de pollution aux particules et aux oxydes d'azote (NOx) selon les numéros de plaques d'immatriculation des véhicules. Cette option n'existe jusqu'à présent que pour les pics de pollution à l'ozone.Lors du dernier dépassement du seuil d'alerte aux PM10, le 13 décembre 2013, la préfecture de police de Paris avait ordonné un abaissement des limitations de vitesse de 20 km/h et incité les camions de plus 3,5 t à contourner la capitale.
 
                   
CARTE. Les prévisions de pollution de l'air