Tuesday 14 October 2014

La dépression à répétition responsable d’altérations cognitives durables

Une étude dirigée par le Dr Philip Gorwood de l’unité INSERM « Centre de psychiatrie et neurosciences » et chef de service de la clinique des maladies mentales et de l’encéphale au centre hospitalier Sainte-Anne, révèle que les personnes qui ont déjà connu plusieurs épisodes dépressifs exécutent lentement des tâches cognitives courantes. Ces résultats publiés par la revue « European Neuropsychopharmacology » confirment que la dépression est une maladie « neurotoxique », s’aggravant avec le temps.
Des études précédentes avaient confirmé que les conséquences des rechutes provoquaient un ralentissement psychomoteur chez les personnes déprimées, mais aucune étude n’avait prouvé que cette altération persistait après l’épisode dépressif.
Dans ce nouveau travail, les chercheurs ont réalisé l’étude sur 2 000 patients ayant connu entre 1 et 5 épisodes de dépression au cours de leur vie. Pour mesurer leurs capacités cognitives, les auteurs de l’étude ont évalué la rapidité des personnes à réaliser un trail making test (TMT), un test simple qui consiste à relier des cercles numérotés, placés en désordre sur une feuille. Outre la rapidité, d’autres dimensions rentrent en jeu. « Il faut être motivé, concentré, attentif, et avoir un tracé rapide et précis », explique le Dr Gorwood. Le TMT a été effectué deux fois chez chacun des patients :
lors de la dépression puis six semaines après, lors de leur rémission complète. Il s’est avéré que les patients ayant connu deux, trois ou plus d’épisodes dépressifs ont réalisé le test en 1,35 min. Or, juste après une première dépression, le temps nécessaire pour effectuer ce test est de 35 secondes. « Plusieurs autres variables sont potentiellement explicatives (âge, niveau d’étude, activité professionnelle…), mais si on ajuste les paramètres, nos résultats restent extrêmement robustes », a précisé Philip Gorwood.

La remédiation cognitive est une piste

Ces altérations cognitives et psychomotrices sont des séquelles des épisodes dépressifs. Selon le Dr Gorwood, « il faut agir sur ces séquelles ». Une thérapie de remédiation cognitive est déjà utilisée pour traiter la schizophrénie ou les addictions. Elle permet de relancer les tâches cognitives des patients et réduire le risque de rechute. « Inventer une remédiation cognitive pour remédier aux troubles de la dépression est une piste. Il faut aider le patient à ne pas rechuter et faire de la gymnastique neuronale », explique le Dr Gorwood. La dépression est une maladie qui s’amplifie au cours de la vie. Un individu ayant connu « un seul épisode dépressif à 50 % d’en refaire un au cours de sa vie et s’il en connaît deux, il a 70 % d’en refaire un troisième », souligne-t-il. Les chercheurs estiment qu’après administration des traitements contre la dépression, la prévention des rechutes doit être primordiale dans la prise en charge du patient. « Cela est difficile d’accepter pour les patients car le traitement de prévention se déroule lorsqu’ils n’ont plus de symptômes et qu’ils vont bien. Mais il faut éviter que des séquelles apparaissent », conclut-il.
Sophie Martos
Une étude dirigée par le Dr Philip Gorwood de l’unité INSERM « Centre de psychiatrie et neurosciences » et chef de service de la clinique des maladies mentales et de l’encéphale au centre hospitalier Sainte-Anne, révèle que les personnes qui ont déjà connu plusieurs épisodes dépressifs exécutent lentement des tâches cognitives courantes. Ces résultats publiés par la revue « European Neuropsychopharmacology » confirment que la dépression est une maladie « neurotoxique », s’aggravant avec le temps.
Des études précédentes avaient confirmé que les conséquences des rechutes provoquaient un ralentissement psychomoteur chez les personnes déprimées, mais aucune étude n’avait prouvé que cette altération persistait après l’épisode dépressif.
Dans ce nouveau travail, les chercheurs ont réalisé l’étude sur 2 000 patients ayant connu entre 1 et 5 épisodes de dépression au cours de leur vie. Pour mesurer leurs capacités cognitives, les auteurs de l’étude ont évalué la rapidité des personnes à réaliser un trail making test (TMT), un test simple qui consiste à relier des cercles numérotés, placés en désordre sur une feuille. Outre la rapidité, d’autres dimensions rentrent en jeu. « Il faut être motivé, concentré, attentif, et avoir un tracé rapide et précis », explique le Dr Gorwood. Le TMT a été effectué deux fois chez chacun des patients : lors de la dépression puis six semaines après, lors de leur rémission complète. Il s’est avéré que les patients ayant connu deux, trois ou plus d’épisodes dépressifs ont réalisé le test en 1,35 min. Or, juste après une première dépression, le temps nécessaire pour effectuer ce test est de 35 secondes. « Plusieurs autres variables sont potentiellement explicatives (âge, niveau d’étude, activité professionnelle…), mais si on ajuste les paramètres, nos résultats restent extrêmement robustes », a précisé Philip Gorwood.

La remédiation cognitive est une piste

Ces altérations cognitives et psychomotrices sont des séquelles des épisodes dépressifs. Selon le Dr Gorwood, « il faut agir sur ces séquelles ». Une thérapie de remédiation cognitive est déjà utilisée pour traiter la schizophrénie ou les addictions. Elle permet de relancer les tâches cognitives des patients et réduire le risque de rechute. « Inventer une remédiation cognitive pour remédier aux troubles de la dépression est une piste. Il faut aider le patient à ne pas rechuter et faire de la gymnastique neuronale », explique le Dr Gorwood. La dépression est une maladie qui s’amplifie au cours de la vie. Un individu ayant connu « un seul épisode dépressif à 50 % d’en refaire un au cours de sa vie et s’il en connaît deux, il a 70 % d’en refaire un troisième », souligne-t-il. Les chercheurs estiment qu’après administration des traitements contre la dépression, la prévention des rechutes doit être primordiale dans la prise en charge du patient. « Cela est difficile d’accepter pour les patients car le traitement de prévention se déroule lorsqu’ils n’ont plus de symptômes et qu’ils vont bien. Mais il faut éviter que des séquelles apparaissent », conclut-il.
Sophie Martes

( Sources: http://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/neurologie/la-depression-repetition-responsable-d-alterations-cognitives-durables)



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