Tuesday 15 July 2014

Qu'est-ce que le choléra ? (Par Hugo Jalinière)

Alors que le Bénin fait face à un début d'épidémie, retour sur les causes, symptômes et traitement de cette infection meurtrière.

 Le Bénin fait face à une épidémie de choléra qui a déjà fait sept morts dans le sud du pays sur 153 cas recensés selon la ministre de la Santé Akoko Kindé Gazar."Déclarée dans la zone sanitaire Allada-Toffo-Zè dans le sud du Bénin il y a à peine une dizaine de jours, cette épidémie de choléra a déjà emporté 7 personnes dont 4 en communauté et 3 à l' hôpital, sur les 153 cas enregistrés", a-t-elle déclaré à la presse."En raison des nombreux cas non déclarés, la maladie a gagné amplement du terrain en plus du retard dans les prises de dispositions", explique Didier Abgozognibé, médecin coordonateur de la zone sanitaire où les infections ont été signalées. Il estime néanmoins que la maladie "peut encore être arrêtée à temps".

Qu'est-ce que le choléra ?

Le choléra est une infection intestinale provoquée par la consommation d’aliments ou d’eau contaminés par deux types de bactéries de l’espèce Vibrio cholerae (O1 et O139). Une fois dans l’intestin, le vibrion cholérique sécrète une toxine qui s'attaque à la paroi de l’intestin grêle sans la détruire.
La période d’incubation est rapide, entre quelques heures et quelques jours. Le choléra se manifeste alors brutalement par de violentes diarrhées, des vomissements et des crampes musculaires. À noter que la maladie ne provoque pas de fièvre. Mais sans prise en charge, l’infection peut être fatale en quelques heures.

Déshydratation extrême

La maladie se caractérise par une déshydratation extrême. L’organisme peut ainsi perdre jusqu’à 15 litres d’eau en une seule journée. La prise en charge des malades consiste donc principalement à compenser ces pertes par une réhydratation orale ou en intraveineuse à l'aide d'un soluté comportant de l’eau et des sels minéraux. Des antibiotiques peuvent être administrés pour raccourcir la durée de la diarrhée et diminuer ainsi les quantités de liquide de réhydratation nécessaire.
Il existe des vaccins, mais leur efficacité est limitée à 6 mois et ils ne suffisent donc pas à enrayer les épidémies.
HYGIÈNE. Le risque de choléra est plus élevé dans les zones dépourvues d’infrastructures de base, ainsi que dans les camps de personnes déplacées ou de réfugiés, où les conditions élémentaires d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable ne sont pas remplies.
Le manque d’hygiène des foyers d’infections est le principal facteur de contagion ; laquelle peut être rapide et importante. En effet, les populations sont contaminées par les eaux souillées par des déjections humaines infectées.
Or 75% des sujets infectés par la bactérie ne manifestent aucun symptôme. Mais le bacille reste présent dans leurs selles pendant 7 à 14 jours après l’infection et peut donc infecter d’autres personnes.

Entre 3 et 5 millions de cas chaque année

La prévention et la lutte épidémique repose sur des mesures sanitaires concernant les circuits des eaux usées et les latrines. L’approvisionnement en eau sûre et l’assainissement sont donc essentiels pour réduire l’impact du choléra.
L’Organisation mondiale de la santé estime qu’il y a entre 3 et 5 millions de cas chaque année responsables de 100.000 à 120.000 décès.

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