Monday 28 May 2018

Serge Dassault est mort à 93 ans

Le chef d'entreprise et homme politique Serge Dassault est mort. Il s'est éteint après un malaise cardiaque survenu ce lundi après-midi. Il était âgé de 93 ans. 

Il fut l'un des chefs d'entreprise français les plus célèbres dans le domaine de l'aéronautique et de l'armement. Serge Dassault est mort ce lundi au siège du groupe Dassault aviation dont il était le président depuis la mort de son père, Marcel Dassault, en 1986. Selon le classement Forbes des plus grandes fortunes françaises publié en 2018, il était le quatrième personnage le plus riche du pays, doté de 19 milliards d'euros, et, en 2018, il pointait au 57e rang mondial.

Dans l'ombre du patriarche
Né Serge Bloch le 4 avril 1925 à Paris, l'industriel d'origine juive et toute sa famille prennent le nom de Dassault en 1946, à l'issue de la Seconde guerre mondiale. L'héritier de l'empire Dassault a longtemps vécu dans l'ombre imposante du pionnier de l'aéronautique Marcel Bloch-Dassault, déporté, génial ingénieur des Ouragan, Mystère IV et Mirage, patron du magazine Jours de France, député gaulliste, décédé en 1986 à l'âge de 94 ans.
Entré à l'âge de 26 ans dans l'entreprise familiale, son fils, polytechnicien, ingénieur aéronautique n'a pu longtemps faire ses preuves qu'au sein de la filiale Dassault Électronique dont il devient PDG en 1967. "Quand je suis entré dans l'entreprise, j'ai senti que ça l'embêtait", avait-il confié à l'hebdomadaire VSD à propos de son père.
Serge "tombé dans la marmite" de l'aviation, "voulait entreprendre, il voulait des postes plus importants. Mais il n'y avait pas de place pour deux", raconte l'historien Claude Carlier, auteur de plusieurs livres sur Marcel et Serge Dassault. Chez Dassault Électronique, ses capacités suscitent des jugements contradictoires. Sagace et rusé pour certains, naïf, sans diplomatie et "au style plutôt abrupt", pour d'autres.

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Quand Marcel Dassault disparaît, Serge est jugé trop falot par l'État, actionnaire à 46% de Dassault Aviation et majoritaire en droits de vote. Il réussira néanmoins, après six mois de bataille, à lui succéder. Il s'imposera ensuite en courant la planète pour vanter ses Mirage et Rafale. Cela lui vaut des déboires avec la justice belge, qui le condamne en 1998 à deux ans de prison avec sursis pour corruption active. En 2000, il décide de céder la présidence de Dassault Aviation, mais conserve celle de la holding familiale Groupe Industriel Marcel Dassault (GIMD).

Une carrière politique tumultueuse

Engagé au RPR puis à l'UMP, le grand industriel et homme de presse a également été très engagé sur le plan politique, occupant les fonctions de conseiller général (1988-2004) -un siège qu'il retrouve en 2015 à la suite de la démission de son bras droit Jean-Pierre Bechter- de sénateur (2004-2017) et de maire de Corbeil-Essonnes (de 1995 à 2009).
En 2009, le Conseil d'État avait annulé sa réélection à la mairie de Corbeil-Essonnes (Essonne) l'année précédente en raison de "dons d'argent" et avait déclaré Serge Dassault, qui avait ravi cette ville aux communistes en 1995, inéligible pendant un an. Il passe alors le relais à Jean-Pierre Bechter. Son nom a été associé à des scandales liés à des affaires d'achat de votes, de blanchiment et de comptes dissimulés.

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