Wednesday 11 June 2014

La grève à la SNCF reconduite jeudi Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 10.06.2014 à 18h32 • Mis à jour le 11.06.2014 à 14h39

Les perturbations sur le réseau ferré se poursuivront au moins jeudi. La CGT-cheminot a annoncé, mercredi 11 juin, que la reconduction de vingt-quatre heures de la grève avait été votée en assemblée générale. Les perturbations sont en cours depuis mardi, 19 heures.

La CGT-Cheminots et SUD-Rail, qui doivent être reçus jeudi, avec l'UNSA, par le secrétaire d'Etat aux transports, Frédéric Cuvillier, ont tous deux appelé à amplifier la mobilisation. « Nous demandons à tous les cheminots de s'inscrire dans le mouvement pour mettre la pression », a indiqué Thierry Nier, porte-parole du syndicat. « La CGT ne souhaite pas que ça dure et est disponible pour rencontrer le ministre avant demain », a-t-il ajouté.
  • Quel est l'état du trafic  ?
Le taux de participation à la grève nationale reconductible des cheminots lancée par quatre syndicats — Confédération générale du travail (CGT), Syndicat solidaire unitaire et démocratique (SUD-Rail), Force ouvrière (FO) et la Fédération indépendante du rail et des syndicats des transports (First) — s'élevait mercredi à 10 h 30 à 27,84 % pour l'ensemble du personnel, a annoncé la direction de la SNCF, davantage qu'en décembre (23, 7 %) mais moins qu'en juin 2013 (33,2 %) à la même heure. La CGT-Cheminots affirme, elle, qu'« un cheminot sur deux » était en grève, mercredi.
Le trafic est conforme aux prévisions et au plan de transport prévu annonce, mercredi matin, la direction de la SNCF. Elle recommandait aux usagers qui en ont la possibilité de reporter leurs déplacements dès mardi, 19 heures, et mercredi, toute la journée. « La situation en Ile-de-France va être rude », a prévenu Bénédicte Tilloy, directrice générale de la SNCF Transilien. Sur le réseau Paris-Nord et Paris-Est, 70 % des conducteurs ont affiché l'intention de faire grève. Les prévisions à ce jour :
- axes Nord et Est : un TGV sur deux ;
- axes Atlantique, Sud-Est et province-province :  un TGV sur trois ;
- Ouigo et Eurostar : trafic normal ;
- Thalys : trois trains sur quatre ;
- Intercités : trois trains sur dix ;
- TER et Transilien : un train sur trois ;
- RER : le service sera normal sur le RER A, mais sur le RER B, seul un train circulera tous les quarts d'heure en période de pointe et un toutes les trente minutes le reste de la journée entre Paris-Nord et Roissy. Un train sur trois sera assuré pour les RER C, D et E et un sur deux sur les lignes N et U.
Pour connaître la situation de chaque train, la SNCF a ouvert deux numéros verts :
- 0805-70-08-05 pour l'Ile-de-France
- 0805-90-36-35 pour les grandes lignes
Le site Infolignes permet également de vérifier les conditions de circulation des trains. De plus, cinq cents volontaires seront présents dans les gares pour aider les voyageurs et deux cent cinquante personnes supplémentaires seront mobilisées en Ile-de-France.
  • Pourquoi les cheminots font-ils grève ?
Les cheminots protestent contre la réforme ferroviaire, supposée préparer l'ouverture à la concurrence, en 2019, du transport de voyageurs en France, en facilitant un accès libre au réseau pour de possibles futurs rivaux de la SNCF.
Dans ce cadre, le gouvernement entend réunir dans un même groupe public la SNCF, l'opérateur historique, et le Réseau ferré de France (RFF), le gestionnaire des rails. Il souhaite également une remise à plat du cadre social des salariés du système ferroviaire et l'abrogation de la loi de 1940 portant statut des cheminots.
Tel qu'il est présenté, le projet de loi, qui sera en discussion à l'Assemblée nationale mardi 17 juin, ne « convient pas » aux syndicats. Pour eux, il ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997. Le gouvernement doit « laisser le temps du dialogue », a estimé Thierry Nier (CGT) en plaidant pour « un report de l'examen du texte » ou sa « substitution » par le « projet ficelé » par les syndicats CGT, SUD et UNSA.
Les syndicats s'inquiètent également du sort de la dette du système ferroviaire, qui pèse actuellement 44 milliards d'euros. Le gouvernement promet que la réforme permettra d'endiguer l'endettement, mais la CGT et SUD redoutent que cela ne se fasse sur le dos des cheminots, à travers les efforts de productivité promis par la SNCF et par l'externalisation de certains travaux auprès du privé, comme le fait déjà le RFF.
Les cheminots ne reprendront pas le travail « s'ils n'ont pas des gages écrits du gouvernement pour une autre réforme », a déclaré Gilbert Garel, sécrétaire général de la CGT-Cheminots.

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