Pour exécuter ses dessins, Mick Ellison ne peut compter que sur quelques ossements : l'homme officie au sein de l'American Museum of Natural History, en tant qu'illustrateur attitré pour les créatures préhistoriques et autres dinosaures disparus. Une tâche délicate, où chaque dessin est soigneusement vérifié, et souvent amélioré au fil des découvertes scientifiques
Mick Ellison se souvient de son entretien d'embauche :
rassemblés avec d'autres dessinateurs dans une pièce, ils font face à un
homme qui dépose sur une table la colonne vertébrale d'un kangourou,
d'après ses dires. « Celui qui dessinera le mieux ce truc aura le boulot. » Et c'est parti : les plus acharnés passeront près de neuf heures sur leur dessin.
À l'American Museum of Natural History, le dessinateur n'a
pas vraiment de place pour sa créativité personnelle : dans le dessin
scientifique, les proportions, le volume des muscles, l'anatomie et le
réalisme comptent plus que l'expression personnelle. Le trait, lui,
n'appartient qu'à son auteur : Mick Ellison l'a affiné en étudiant les
ossements fournis par le musée : « Quand on s'en tient aux ossements, on obtient de nombreux indices. »
Dents, forme du museau et de la gueule, autant de parties
anatomiques qui guident le dessin de l'animal tout entier, sujet aux
modifications à mesure des découvertes scientifiques. Pour obtenir un
aperçu des proportions, Ellison réalise « une maquette en 3D, peinte, éclairée, que je dessine ensuite
». À côté de l'animal, il dessine celui qui l'a découvert ou un membre
de l'équipe qui a déterré le fossile, pour garder aussi mémoire des
hommes.
No comments:
Post a Comment