Mon frère Alain me rendit visite à Chicago pendant deux semaines. Il n'était jamais venu aux Etats Unis d'Amérique et se réjouissait de tout ce qu'il voyait un peu comme l'enfant s'ébahit de nouveautés. De même il était partant pour tout. Un après-midi, je lui proposais de conduire vers le Sud de la ville, porter des châssis que j'avais confectionnés de bric et de broc et dont James était toujours preneur, bien qu'ils fussent rarement rectangulaires, jamais de la même taille et plus souvent qu'à leur tour un peu voilés. Poliment James m'avait d'abord offert de me dédommager, mais la première fois que je le livrais, sur le ton de la plaisanterie, j'avais dit que je préférais de loin un repas chinois. C'était devenu notre mode de paiement officiel. Mon frère Alain était tout à fait enthousiaste pour rencontrer James dont je lui avais parlé: un peintre figuratif, par ailleurs peintre en bâtiment pour faire bouillir la marmite, droitier, célibataire, et de nationalité chinoise. Mon frère Alain était peintre aussi — et pour le distinguer des autres peintres décrits dans ce récit, je précise qu'il était peintre figuratif, droitier, célibataire et donc pas marié à une Américaine, de nationalité française, et donc pas chinois. En chargeant les châssis à l'arrière de notre break Volvo, mon frère Alain me fit remarquer que les châssis n'étaient pas très réguliers et je sentis bien à cette remarque qu'il avait honte d'être invité pour une grande soupe Won Ton — la spécialité de James — à si vil prix. Arrivés chez James, il demanda sans ambages dans un anglais pourtant hésitant une lime, du papier de verre et un rabot. Il s'installa sur le porche et dégauchit grossièrement les six châssis grand format que j'avais prédestinés à James. Profitant d'être un peu à l'écart de mon frère Alain, toujours affairé sur le porche, je prévins James que mon frère Alain offrait des particularités de caractère et de psychisme un peu originales et souvent déroutantes. James m'assura que cet avertissement était bien inutile. Une heure plus tard, mon frère Alain appela James et lui fit constater que les châssis étaient désormais un peu plus réguliers et à mon grand étonnement il précisa pour l'un d'entre eux, qu'il était voilé au delà de toute réparation, et donc irrécupérable à son avis, ce qui était surprenant c'était qu'il sût employer le verbe juste to wabble — this one still wabbles ( celui-ci est encore voilé ) — tandis que pour beaucoup d'autres choses son anglais était très hésitant. James, étranger comme nous deux d'ailleurs, se tourna vers moi, parce qu'il ne connaissait pas lui-même le verbe to wabble, ce que je dus lui traduire d'un geste de la main, la main à plat zigzagant de l'avant — autant j'eus été capable de traduire le verbe to wabble en français, autant j'étais bien évidemment incapable de faire autrement que d'un geste vague et imprécis pour traduire sa signification à un Chinois ne parlant pas français et insuffisamment bien l'anglais, c'était à l'évidence comme de décrire un escalier en colimaçon en décrivant du doigt une spirale, le plus souvent ascendante — rares sont en effet les personnes qui décrivent un escalier en colimaçon en décrivant une spirale descendante, à croire que tout un chacun est davantage marqué par la fonction ascendante d'un escalier en général, et d'un escalier en colimaçon en particulier — plutôt que de dire un escalier de forme hélicoïdale. Mon frère Alain fut très déçu que connaissant lui même le verbe juste pour ce qu'il avait à dire, nous eussions recours à ce langage primaire des mains et des gestes auquel lui-même demandait souvent secours, contraint en cela, par son manque de vocabulaire anglais. James était très enthousiaste de voir que ses châssis étaient tout de même un peu plus réguliers que de coutume et de ce fait accueillit mon frère Alain avec les mêmes égards qu'il aurait eu pour un prince, il lui proposa donc une bière. Et par la suite il s'assura toujours que tout sujet évoqué dans notre conversation était bien compris par mon frère Alain, et que son assiette regorgeât toujours des merveilleux raviolis Won-Ton. J'étais de fait très touché de cette mansuétude aux accents très asiatiques à l'égard de mon frère Alain, qui pour une fois était considéré comme une personne à part entière, sans qu'on ne tienne un compte rédhibitoire de son psychisme fragile et de son comportement habituellement déconcertant. D'ailleurs fait qui mérite d'être remarqué, toute la fin d'après-midi et la soirée se déroulèrent sans encombre — ce qui en pareille circonstance n'était jamais garanti — et à aucun moment mon frère Alain n'eut de remarque boiteuse, ou ne fit preuve d'une conduite alarmante, ce qui bien sûr me donne à penser que ce qui était le plus nocif au psychisme instable de mon frère Alain, c'était à l'évidence le regard des autres, un regard qui s'arrêtait à ses tics, ses manies, son regard lointain et ses pensées confuses qui pouvaient s'exprimer d'une façon tout à fait incompréhensible, ce qui rendait les choses d'autant plus tendues, peiné que mon frère Alain était que son interlocuteur ne comprenne pas ce qui lui tenait tant à coeur de dire. Mon frère Alain était d'excellente humeur, il avait voulu assister à la fabrication des dumplings — il restait à James une vingtaine de raviolis à fourrer du hachis qu'il assaisonnait au fur et à mesure — de même qu'à la cuisson à la vapeur et au reste de la préparation de la soupe, ce qui était tout de même étonnant lorsque l'on sait que mon frère Alain était tenu par le reste de la famille, pour incapable de se préparer des oeufs au plat. James se plia de bonne grâce à cette curiosité, attrait qui relevait tout de même de l'exotisme, mais décidément, James ne prit pas ombrage d'une telle sollicitude. Nous mangeâmes cette grande soupe au coeur de l'hiver avec un bel appétit et mon frère Alain se laissa resservir deux fois de raviolis Won-Ton, que James avait légèrement saisis dans un fond d'huile de sésame bouillante, les raviolis étaient eux-mêmes parsemés de graines de sésame. Fait tout à fait inhabituel, mon frère Alain ne se jeta pas sur sa tabatière en fin de repas et attendit poliment que James nous proposa des cigarettes, que mon frère Alain refusa courtoisement pour se servir de son propre tabac. Mon frère Alain exprima le souhait de voir les toiles de James qui fut assez obligeant pour lui montrer toutes celles qu'il avait dans son atelier exigu, quand bien même certaines fussent emballées. Ils échangèrent des astuces et des conseils de préparation des pigments, mon frère Alain étant partisan d'une huile qui sèche rapidement et dans laquelle il ajoutait de la liquine, dans des proportions tout à fait homéopathiques si je me souviens bien, tandis que James préférait les huiles aux temps de séchage lents, la soirée s'étirait dans une belle douceur, James initia mon frère Alain à la tenue du pinceau des calligraphes chinois — les doigts pleins et la paume creusée comme pour recevoir une prune dans la creux de la paume — et lui apprit le dessin d'un idéogramme simple, le mot ciel. Nous primes à regret congé de James — à une heure effectivement tardive — et je me souviens avoir conduit avec lenteur pour remonter Western Avenue vers le Nord, pour mieux savourer la quiétude qu'avait fait naître ces moments passés dans la compagnie de James. Je dus promettre à mon frère Alain que dorénavant je soignerai davantage la fabrication des châssis pour James, et il me conseilla d'ailleurs d'en faire autant pour mes propres toiles. Avant son départ de Chicago, mon frère Alain tint absolument à acheter une bouteille de cognac que nous finîmes par trouver à prix d'or dans un magasin spécialisé de Michigan Avenue et qu'il me chargea de remettre à James de sa part. James fut très ému de ce cadeau. Un après-midi où mon ami chinois, James et moi bûmes beaucoup de thé en discutant de l'immense difficulté à vivre de mon frère Alain, James me parla alors d'un jeu chinois, appelé Tch'i Tch'iao, ce qui voulait dire la plaquette aux sept astuces. Ce jeu est plus connu des Occidentaux sous le nom de Tangram. Le Tangram est un puzzle chinois dont la difficulté ne vient pas du caractère sinueux et complexe de ses formes ni de son très grand nombre de pièces, en effet le Tangram se compose de sept morceaux seulement, qui sont par ailleurs de contours très simples: cinq triangles-rectangles isocèles, un carré et un parallélogramme. De fait le Tangram est une plaquette carrée divisée en sept éléments, appelées plaquettes ou formes de base. Les formes de base sont obtenues du découpage d'un carré de la façon suivante. Diviser le carré en deux triangles-rectangles isocèles par la diagonale du carré. Prendre un de ces deux triangles-rectangles isocèles et le diviser de nouveau en deux triangles-rectangles isocèles, en tirant une droite par le milieu de l'hypoténuse du triangle-rectangle isocèle. Ces deux triangles-rectangles isocèles constituent désormais deux formes de base. Prendre maintenant le deuxième triangle-rectangle isocèle né de la division du carré en deux triangles-rectangles isocèles. Par le milieu des côtés adjacents à l'angle droit, faire passer une droite parallèle à l'hypoténuse du triangle-rectangle isocèle né de la division du carré en deux triangles-rectangles isocèles, cette droite coupe le triangle-rectangle isocèle en un triangle-rectangle isocèle d'une part et un trapèze d'autre part. Réserver le triangle-rectangle isocèle né du découpage du triangle-rectangle isocèle obtenu par la division du carré par deux triangles-rectangles isocèles. Considérer maintenant le trapèze, et le diviser en deux parties égales en surfaces et superposables en forme en faisant passer une droite perpendiculaire à la base du trapèze par le milieu de cette même base. On obtient alors deux polygones à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés. Prendre le premier polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés, et au milieu de sa base, faire passer une droite perpendiculaire à la base qui séparera ainsi le polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés en un carré d'une part et un triangle-rectangle isocèle d'autre part. Ces deux formes peuvent rejoindre l'ensemble des formes de base. Prendre le deuxième polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés, et, par le milieu de sa base faire partir une droite qui atteindra le côté opposé à la base dans son angle droit, ce qui partagera le polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés en un parallélogramme d'une part et un triangle-rectangle isocèle, d'autre part, comparable en tous points à celui obtenu par le partage du premier polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés selon une autre méthode consistant à faire passer une droite perpendiculaire à la base du polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés par le milieu de cette même base
Sunday, 15 June 2014
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Mon frère Alain me rendit visite à Chicago pendant deux semaines. Il n'était jamais venu aux Etats Unis d'Amérique et se réjouissait de tout ce qu'il voyait un peu comme l'enfant s'ébahit de nouveautés. De même il était partant pour tout. Un après-midi, je lui proposais de conduire vers le Sud de la ville, porter des châssis que j'avais confectionnés de bric et de broc et dont James était toujours preneur, bien qu'ils fussent rarement rectangulaires, jamais de la même taille et plus souvent qu'à leur tour un peu voilés. Poliment James m'avait d'abord offert de me dédommager, mais la première fois que je le livrais, sur le ton de la plaisanterie, j'avais dit que je préférais de loin un repas chinois. C'était devenu notre mode de paiement officiel. Mon frère Alain était tout à fait enthousiaste pour rencontrer James dont je lui avais parlé: un peintre figuratif, par ailleurs peintre en bâtiment pour faire bouillir la marmite, droitier, célibataire, et de nationalité chinoise. Mon frère Alain était peintre aussi — et pour le distinguer des autres peintres décrits dans ce récit, je précise qu'il était peintre figuratif, droitier, célibataire et donc pas marié à une Américaine, de nationalité française, et donc pas chinois. En chargeant les châssis à l'arrière de notre break Volvo, mon frère Alain me fit remarquer que les châssis n'étaient pas très réguliers et je sentis bien à cette remarque qu'il avait honte d'être invité pour une grande soupe Won Ton — la spécialité de James — à si vil prix. Arrivés chez James, il demanda sans ambages dans un anglais pourtant hésitant une lime, du papier de verre et un rabot. Il s'installa sur le porche et dégauchit grossièrement les six châssis grand format que j'avais prédestinés à James. Profitant d'être un peu à l'écart de mon frère Alain, toujours affairé sur le porche, je prévins James que mon frère Alain offrait des particularités de caractère et de psychisme un peu originales et souvent déroutantes. James m'assura que cet avertissement était bien inutile. Une heure plus tard, mon frère Alain appela James et lui fit constater que les châssis étaient désormais un peu plus réguliers et à mon grand étonnement il précisa pour l'un d'entre eux, qu'il était voilé au delà de toute réparation, et donc irrécupérable à son avis, ce qui était surprenant c'était qu'il sût employer le verbe juste to wabble — this one still wabbles ( celui-ci est encore voilé ) — tandis que pour beaucoup d'autres choses son anglais était très hésitant. James, étranger comme nous deux d'ailleurs, se tourna vers moi, parce qu'il ne connaissait pas lui-même le verbe to wabble, ce que je dus lui traduire d'un geste de la main, la main à plat zigzagant de l'avant — autant j'eus été capable de traduire le verbe to wabble en français, autant j'étais bien évidemment incapable de faire autrement que d'un geste vague et imprécis pour traduire sa signification à un Chinois ne parlant pas français et insuffisamment bien l'anglais, c'était à l'évidence comme de décrire un escalier en colimaçon en décrivant du doigt une spirale, le plus souvent ascendante — rares sont en effet les personnes qui décrivent un escalier en colimaçon en décrivant une spirale descendante, à croire que tout un chacun est davantage marqué par la fonction ascendante d'un escalier en général, et d'un escalier en colimaçon en particulier — plutôt que de dire un escalier de forme hélicoïdale. Mon frère Alain fut très déçu que connaissant lui même le verbe juste pour ce qu'il avait à dire, nous eussions recours à ce langage primaire des mains et des gestes auquel lui-même demandait souvent secours, contraint en cela, par son manque de vocabulaire anglais. James était très enthousiaste de voir que ses châssis étaient tout de même un peu plus réguliers que de coutume et de ce fait accueillit mon frère Alain avec les mêmes égards qu'il aurait eu pour un prince, il lui proposa donc une bière. Et par la suite il s'assura toujours que tout sujet évoqué dans notre conversation était bien compris par mon frère Alain, et que son assiette regorgeât toujours des merveilleux raviolis Won-Ton. J'étais de fait très touché de cette mansuétude aux accents très asiatiques à l'égard de mon frère Alain, qui pour une fois était considéré comme une personne à part entière, sans qu'on ne tienne un compte rédhibitoire de son psychisme fragile et de son comportement habituellement déconcertant. D'ailleurs fait qui mérite d'être remarqué, toute la fin d'après-midi et la soirée se déroulèrent sans encombre — ce qui en pareille circonstance n'était jamais garanti — et à aucun moment mon frère Alain n'eut de remarque boiteuse, ou ne fit preuve d'une conduite alarmante, ce qui bien sûr me donne à penser que ce qui était le plus nocif au psychisme instable de mon frère Alain, c'était à l'évidence le regard des autres, un regard qui s'arrêtait à ses tics, ses manies, son regard lointain et ses pensées confuses qui pouvaient s'exprimer d'une façon tout à fait incompréhensible, ce qui rendait les choses d'autant plus tendues, peiné que mon frère Alain était que son interlocuteur ne comprenne pas ce qui lui tenait tant à coeur de dire. Mon frère Alain était d'excellente humeur, il avait voulu assister à la fabrication des dumplings — il restait à James une vingtaine de raviolis à fourrer du hachis qu'il assaisonnait au fur et à mesure — de même qu'à la cuisson à la vapeur et au reste de la préparation de la soupe, ce qui était tout de même étonnant lorsque l'on sait que mon frère Alain était tenu par le reste de la famille, pour incapable de se préparer des oeufs au plat. James se plia de bonne grâce à cette curiosité, attrait qui relevait tout de même de l'exotisme, mais décidément, James ne prit pas ombrage d'une telle sollicitude. Nous mangeâmes cette grande soupe au coeur de l'hiver avec un bel appétit et mon frère Alain se laissa resservir deux fois de raviolis Won-Ton, que James avait légèrement saisis dans un fond d'huile de sésame bouillante, les raviolis étaient eux-mêmes parsemés de graines de sésame. Fait tout à fait inhabituel, mon frère Alain ne se jeta pas sur sa tabatière en fin de repas et attendit poliment que James nous proposa des cigarettes, que mon frère Alain refusa courtoisement pour se servir de son propre tabac. Mon frère Alain exprima le souhait de voir les toiles de James qui fut assez obligeant pour lui montrer toutes celles qu'il avait dans son atelier exigu, quand bien même certaines fussent emballées. Ils échangèrent des astuces et des conseils de préparation des pigments, mon frère Alain étant partisan d'une huile qui sèche rapidement et dans laquelle il ajoutait de la liquine, dans des proportions tout à fait homéopathiques si je me souviens bien, tandis que James préférait les huiles aux temps de séchage lents, la soirée s'étirait dans une belle douceur, James initia mon frère Alain à la tenue du pinceau des calligraphes chinois — les doigts pleins et la paume creusée comme pour recevoir une prune dans la creux de la paume — et lui apprit le dessin d'un idéogramme simple, le mot ciel. Nous primes à regret congé de James — à une heure effectivement tardive — et je me souviens avoir conduit avec lenteur pour remonter Western Avenue vers le Nord, pour mieux savourer la quiétude qu'avait fait naître ces moments passés dans la compagnie de James. Je dus promettre à mon frère Alain que dorénavant je soignerai davantage la fabrication des châssis pour James, et il me conseilla d'ailleurs d'en faire autant pour mes propres toiles. Avant son départ de Chicago, mon frère Alain tint absolument à acheter une bouteille de cognac que nous finîmes par trouver à prix d'or dans un magasin spécialisé de Michigan Avenue et qu'il me chargea de remettre à James de sa part. James fut très ému de ce cadeau. Un après-midi où mon ami chinois, James et moi bûmes beaucoup de thé en discutant de l'immense difficulté à vivre de mon frère Alain, James me parla alors d'un jeu chinois, appelé Tch'i Tch'iao, ce qui voulait dire la plaquette aux sept astuces. Ce jeu est plus connu des Occidentaux sous le nom de Tangram. Le Tangram est un puzzle chinois dont la difficulté ne vient pas du caractère sinueux et complexe de ses formes ni de son très grand nombre de pièces, en effet le Tangram se compose de sept morceaux seulement, qui sont par ailleurs de contours très simples: cinq triangles-rectangles isocèles, un carré et un parallélogramme. De fait le Tangram est une plaquette carrée divisée en sept éléments, appelées plaquettes ou formes de base. Les formes de base sont obtenues du découpage d'un carré de la façon suivante. Diviser le carré en deux triangles-rectangles isocèles par la diagonale du carré. Prendre un de ces deux triangles-rectangles isocèles et le diviser de nouveau en deux triangles-rectangles isocèles, en tirant une droite par le milieu de l'hypoténuse du triangle-rectangle isocèle. Ces deux triangles-rectangles isocèles constituent désormais deux formes de base. Prendre maintenant le deuxième triangle-rectangle isocèle né de la division du carré en deux triangles-rectangles isocèles. Par le milieu des côtés adjacents à l'angle droit, faire passer une droite parallèle à l'hypoténuse du triangle-rectangle isocèle né de la division du carré en deux triangles-rectangles isocèles, cette droite coupe le triangle-rectangle isocèle en un triangle-rectangle isocèle d'une part et un trapèze d'autre part. Réserver le triangle-rectangle isocèle né du découpage du triangle-rectangle isocèle obtenu par la division du carré par deux triangles-rectangles isocèles. Considérer maintenant le trapèze, et le diviser en deux parties égales en surfaces et superposables en forme en faisant passer une droite perpendiculaire à la base du trapèze par le milieu de cette même base. On obtient alors deux polygones à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés. Prendre le premier polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés, et au milieu de sa base, faire passer une droite perpendiculaire à la base qui séparera ainsi le polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés en un carré d'une part et un triangle-rectangle isocèle d'autre part. Ces deux formes peuvent rejoindre l'ensemble des formes de base. Prendre le deuxième polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés, et, par le milieu de sa base faire partir une droite qui atteindra le côté opposé à la base dans son angle droit, ce qui partagera le polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés en un parallélogramme d'une part et un triangle-rectangle isocèle, d'autre part, comparable en tous points à celui obtenu par le partage du premier polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés selon une autre méthode consistant à faire passer une droite perpendiculaire à la base du polygone à quatre côtés et donc quatre angles, dont deux droits, un à quarante-cinq degrés et un à cent trente-cinq degrés par le milieu de cette même base
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